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L'espace de travail des ST2S en français

11 janvier 2013

JANVIER / FEVRIER en 1ère ST2S 2

JANVIER / FEVRIER en 1ère ST2S 2

Lundi 7 janvier:

Correction du devoir type bac blanc. L'écriture d'invention: contraintes et enjeux du sujet. Recherche d'arguments et d'exemples.

Le commentaire : travail sur le texte; commentaire rédigé distribué.

La dissertation: analyse du sujet.


Jeudi 10 janv.:

Synthèse sur les Poèmes saturniens: Les liens avec la peinture et les arts; l'image de la femme, entre répulsion et fascination.

 

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12 novembre 2012

NOVEMBRE / DECEMBRE EN 1ère ST2S2

NOVEMBRE / DECEMBRE EN 1ère ST2S2

Lundi 12 nov.:

Devoirs ramassés (les écritures d'invention)

  • Lecture analytique chapitre VIII de Thérèse Desqueyroux: nous menons cette lecture au fur et à mesure de vos remarques, je ne vous donnerai pas de plan.

Lundi 19: interrogation sur cet extrait, je vous poserai une question type oral du bac à laquelle vous répondrez. Ce travail sera repris à l'oral en AP.

Thérèse prisonnière: synthèse sur le personnage.

RAPPEL: le film de Claude Miller sort mercredi 21 en salles, je vous recommande d'aller le voir pour découvrir l'interprétation du personnage qui sera faite.


Jeudi 15 nov.:

La dissertation, découverte de la méthode: faut-il nécessairement "juger", "aimer", "haïr" une personnage pour apprécier la lecture d'un roman?


Lundi 19 nov.:

Interrogation sur la troisième LA de Thérèse Desqueyroux.

La dissertation: recherche d'idées.

Pour jeudi: chercher des exemples pour illustrer les idées trouvées; OU: regrouper les idées trouvées en deux ou trois parties.


Jeudi 22 nov.:

La dissertation. Le plan, les exemples. Pour jeudi: rédiger une partie au choix.

AP: s'entraîner à l'oral à partir du travail fait sur la 3ème lecture de Thérèse Desqueyroux.


Lundi 26 nov.:

Qu'est-ce qu'un poème? Cours à partir des réponses des élèves. Peut-on définir la poésie par sa forme? Par ses thèmes? Par ses fonctions?

Premier corpus: la mort de la femme aimée, disponible ici.


Jeudi 29 nov.:

Sur le premier corpus: description de la forme des poèmes (sonnet, quintils, vers livre; le rythme des alexandrins).

Le lyrisme dans ce corpus (la mort de la femme aimée).

Pour jeudi 6 déc.: faire les questions sur le second corpus (celui sur l'automne).


Lundi 3 décembre:

  • Première lecture analytique dans Poèmes Saturniens: "Le Rossignol". Introduction générale au recueil, réactions des élèves au texte. Justification et interprétation de éléments proposés par la classe. Puis à partir de deux problématiques possibles, réflexion sur l'organisation des idées.

En quoi ce poème est-il un paysage triste?

De quoi le rossignol est-il la métaphore?


Jeudi 6 décembre:

A partir de la première problématique, répartition des idées dans le plan.

AP: faire des repérages dans un poème, en autonomie, notamment sur le rythme et les sonorités. Support: "Chanson d'automne", proposé sous forme de phrases en prose d'abord, puis versifié.


Lundi 10 décembre:

Poèmes saturniens: contexte littéraire.

Exercices sur le rythme poétique et le commentaire composé à partir de "Mon rêve familier" et "Trois ans après".


Jeudi 13 déc.:

Correction du devoir sur l'automne.


Lundi 17 déc.:

Devoir de 3 heures, sujet au choix: invention / commentaire / dissertation.


Jeudi 20 déc.:

Verlaine, "Chanson d'automne": lecture analytique.

AP: suite de la lecture analytique, avec des repérages au tni sur le texte.

 

Le travail personnel pendant les vacances concerne les REVISIONS, indispensables pour préparer le bac blanc.

 

 

 

 

 

 

 

11 novembre 2012

Les relations entre Thérèse et Bernard

Les relations entre Thérèse et Bernard dans Thérèse Dequeyroux

 

S’agit-il d’un mariage arrangé ? (chap. 3 et 4).

Mariage qui arrange les deux familles : p.41 « leurs propriétés semblaient faites pour se confondre », « avoir un pied dans les deux camps » aussi, la mère de Bernard rappelle que le père de Thérèse « a le bras long » p.46.

Les deux jeunes gens approuvent cette idée, sans enthousiasme pour Bernard, alors qu’il est dit que Thérèse « adorait » Bernard. Il le lui rappellera d’ailleurs, que lui n’était pas pressé, ne lui « courait pas après ».

Désir de Thérèse d’intégrer une famille p.47 ; de se rapprocher d’Anne ; + reconnaît aimer les richesses de Bernard, on nous dit plusieurs fois à quel point elle est attachée à la terre et aux pins.

Même si on peut dire qu’il s’agit d’un mariage arrangé, il n’est en aucun cas contraint, et cela ne peut expliquer le rejet de Thérèse vis-à-vis de son mari.

Chapitre 3 : les fiançailles, « demi-sommeil, l’engourdissement de ce reptile dans son sein ».

Chapitre 4 : mariage.

 

S’entendent-ils bien avant la tentative de Thérèse ? (chap.4, 6)

Elle le trouve « fou » dans l’intimité, il la trouve folle : « cette folle » à la fin. Regard scrutateur et distant de Thérèse, nombreux démonstratifs : chap.4, notre extrait. + au restaurant, dispute avec pour thème central la famille. Thérèse s’y sent emprisonnée (p.60), lui ne jure que par cela. Ce désaccord est au centre de leurs disputes et de leurs malentendus. Thème qui reviendra lors du face à face au retour de Thérèse.

Très vite, Bernard l’agace, de plus en plus. « il faudrait vivre tout contre cet homme » songe-t-elle en rentrant p.28 ; considère son corps quand il dort chap.4, quand il mange chap.5. Lui non plus ne comprend pas sa femme : croit qu’elle se contente de le provoquer quand elle le contrarie par ses opinions.

Bien sûr, leur mésentente se manifeste dans leur intimité, qui horrifie Thérèse. Bernard constate bien l’absence de plaisir de son épouse mais ne réagit pas. Il se montre attentionné durant la grossesse, mais ses préventions sont dirigées vers l’enfant à venir.

Sont ensemble à la fin, après la promesse de liberté, chapitres 12 et 13. Seul moment où Bernard pose une question et attend une réponse sincère. Mais pas de « happy end » possible : cette fois c’est elle qui lui répond avec une fin de non recevoir.

Quelle image le lecteur construit-il de Bernard, d’après le regard de Thérèse (chap. 4, 5, et celui du narrateur (chap.9) ?

Tout au long de la première partie, Thérèse nous le présente comme un homme médiocre, un campagnard. Il ne lui répond pas, et se moque d’elle alors qu’elle a raison : l’appelle « ma petite », quand elle soutient qu’Azévédo ne tient pas à épouser Anne. Ton paternaliste, considère les femmes (sa sœur, sa femme) comme des êtres à dominer

Portrait de Bernard par Thérèse p. 41. Portrait  charge, qui n’attire guère la sympathie du lecteur. Elle souhaite cependant ne pas l’enfoncer, lui reconnaît des qualités, notamment par rapport aux autres hommes qu’elle aurait pu épouser (p.42, portrait élogieux) On se demande alors à quoi ressemble les autres…

Portrait dans la sexualité, p.51, puis au restaurant p.57. Campagnard qui n’est pas à sa place ailleurs.

Conservateur qui réprouve l’éducation reçue par Thérèse : p.112 chap.9 « C’est que les gens, maintenant, ne tiennent plus assez compte des principes ».

Regard de Thérèse p.107 qui le méprise profondément ; mais aussi du narrateur. Le mot « famille » revient 5 fois dans sa bouche. Parle de « [ses] décisions irrévocables » puis « [des] décisions arrêtées en famille ». Bernard est satisfait du pouvoir qu’il a enfin sur sa femme, en tant que chef de famille p.109. Il apparaît donc comme un chef de famille autoritaire, abusif, qui prend sa revanche.

Personnage médiocre dans l’ensemble, pharisien (Personne qui, observant strictement les préceptes moraux, s'attache plus à leur formalisme qu'à leur contenu, et se donne une bonne conscience avec laquelle elle juge sévèrement la conduite d'autrui) méprisable sûrement pour Mauriac. Utilise la fonction sociale de la religion : être vu à la messe, diriger une procession ; alors qu’il fait preuve de bien peu de charité chrétienne notamment envers le jeune Azévédo. Devient franchement minable face à Thérèse au chapitre 9.

Se découvre lui-même avec étonnement au dernier chapitre p.140, Thérèse aussi le découvre « cet homme nouveau ». Finalement, lui change un peu, et pas Thérèse.

Finalement, le lecteur n'a guère de sympathie pour Bernard, même si celui-ci n'a que les défauts de son époque. Il incarne ce que Mauriac réprouvait: une foi d'apparat, l'hypocrisie bourgeoise.

23 octobre 2012

Corpus sur la mort de l'héroïne romanesque

 LA MORT DE L'HEROINE, CORPUS

 

Nous marchâmes aussi longtemps que le courage de Manon put la soutenir, c'est-à-dire environ deux lieues, car cette amante incomparable refusa constamment de s'arrêter plus tôt. Accablée enfin de lassitude, elle me confessa qu'il lui était impossible d'avancer davantage. Il était déjà nuit. Nous nous assîmes au milieu d'une vaste plaine, sans avoir pu trouver un arbre pour nous mettre à couvert. Son premier soin fut de changer le linge de ma blessure, qu'elle avait pansée elle-même avant notre départ. Je m'opposai en vain à ses volontés. J'aurais achevé de l'accabler mortellement, si je lui eusse refusé la satisfaction de me croire à mon aise et sans danger, avant que de penser à sa propre conservation. Je me soumis durant quelques moments à ses désirs. Je reçus ses soins en silence et avec honte. Mais, lorsqu'elle eut satisfait sa tendresse, avec quelle ardeur la mienne ne prit-elle pas son tour! Je me dépouillai de tous mes habits, pour lui faire trouver la terre moins dure en les étendant sous elle. Je la fis consentir, malgré elle, à me voir employer à son usage tout ce que je pus imaginer de moins incommode. J'échauffai ses mains par mes baisers ardents et par la chaleur de mes soupirs. Je passai la nuit entière à veiller près d'elle, et à prier le Ciel de lui accorder un sommeil doux et paisible. Ô Dieu! Que mes vœux étaient vifs et sincères! Et par quel rigoureux jugement aviez-vous résolu de ne les pas exaucer!

 Pardonnez, si j'achève en peu de mots un récit qui me tue. Je vous raconte un malheur qui n'eut jamais d'exemple. Toute ma vie est destinée à le pleurer Mais, quoique je le porte sans cesse dans ma mémoire, mon âme semble reculer d'horreur chaque fois que j'entreprends de l'exprimer.

Nous avions passé tranquillement une partie de la nuit. Je croyais ma chère maîtresse endormie et je n'osais pousser le moindre souffle, dans la crainte de troubler son sommeil. Je m'aperçus dès le point du jour, en touchant ses mains, qu'elle les avait froides et tremblantes. Je les approchai de mon sein, pour les échauffer. Elle sentit ce mouvement, et, faisant un effort pour saisir les miennes, elle me dit, d'une voix faible, qu'elle se croyait à sa dernière heure. Je ne pris d'abord ce discours que pour un langage ordinaire dans l'infortune, et je n'y répondis que par les tendres consolations de l'amour. Mais, ses soupirs fréquents, son silence à mes interrogations, le serrement de ses mains, dans lesquelles elle continuait de tenir les miennes, me firent connaître que la fin de ses malheurs approchait. N'exigez point de moi que je vous décrive mes sentiments, ni que je vous rapporte ses dernières expressions. Je la perdis ; je reçus d'elle des marques d'amour au moment même qu'elle expirait. C'est tout ce que j'ai la force de vous apprendre de ce fatal et déplorable événement.

Mon âme ne suivit pas la sienne. Le Ciel ne me trouva point, sans doute, assez rigoureusement puni. Il a voulu que j'aie traîné, depuis, une vie languissante et misérable. Je renonce volontairement à la mener jamais plus heureuse.

Je demeurai plus de vingt-quatre heures la bouche attachée sur le visage et sur les mains de ma chère Manon. Mon dessein était d'y mourir; mais je fis réflexion, au commencement du second jour, que son corps serait exposé, après mon trépas, à devenir la pâture des bêtes sauvages. Je formai la résolution de l'enterrer et d'attendre la mort sur sa fosse.  J'étais déjà si proche de ma fin, par l'affaiblissement que le jeûne et la douleur m'avaient causé, que j'eus besoin de quantité d'efforts pour me tenir debout. Je fus obligé de recourir aux liqueurs que j'avais apportées. Elles me rendirent autant de force qu'il en fallait pour le triste office que j'allais exécuter. Il ne m'était pas difficile d'ouvrir la terre, dans le lieu où je me trouvais. C'était une campagne couverte de sable. Je rompis mon épée, pour m'en servir à creuser, mais j'en tirai moins de secours que de mes mains. J'ouvris une large fosse. J'y plaçai l'idole de mon cœur après avoir pris soin de l'envelopper de tous mes habits, pour empêcher le sable de la toucher. Je ne la mis dans cet état qu'après l'avoir embrassée mille fois, avec toute l'ardeur du plus parfait amour. Je m'assis encore près d'elle. Je la considérai longtemps. Je ne pouvais me résoudre à fermer la fosse. Enfin, mes forces recommençant à s'affaiblir et craignant d'en manquer tout à fait avant la fin de mon entreprise, j'ensevelis pour toujours dans le sein de la terre ce qu'elle avait porté de plus parfait et de plus aimable. Je me couchai ensuite sur la fosse, le visage tourné vers le sable, et fermant les yeux avec le dessein de ne les ouvrir jamais, j'invoquai le secours du Ciel et j'attendis la mort avec impatience. Ce qui vous paraîtra difficile à croire, c'est que, pendant tout l'exercice de ce lugubre ministère, il ne sortit point une larme de mes yeux ni un soupir de ma bouche. La consternation profonde où j'étais et le dessein déterminé de mourir avaient coupé le cours à toutes les expressions du désespoir et de la douleur Aussi, ne demeurai-je pas longtemps dans la posture où j'étais sur la fosse, sans perdre le peu de connaissance et de sentiment qui me restait.

 

Manon Lescaut de L'abbé PREVOST, 1731


Le Saint-Géran, bateau sur lequel se trouve l’héroïne Virginie, est en train de sombrer tout près de la côte, où nombre de personnes assistent impuissantes au naufrage. Paul, l’amant de Virginie, s’efforce au péril de sa vie d’atteindre le navire pour la sauver.

 

Tout l’équipage, désespérant alors de son salut, se précipitait en foule à la mer, sur des vergues, des planches, des cages à poules, des tables, et des tonneaux. On vit alors un objet digne d’une éternelle pitié : une jeune demoiselle parut dans la galerie de la poupe du Saint-Géran, tendant les bras vers celui qui faisait tant d’efforts pour la joindre. C’était Virginie. Elle avait reconnu son amant à son intrépidité. La vue de cette aimable personne, exposée à un si terrible danger, nous remplit de douleur et de désespoir.

Pour Virginie, d’un port noble et assuré, elle nous faisait signe de la main, comme nous disant un éternel adieu. Tous les matelots s’étaient jetés à la mer. Il n’en restait plus qu’un sur le pont, qui était tout nu et nerveux comme Hercule. Il s’approcha de Virginie avec respect : nous le vîmes se jeter à ses genoux, et s’efforcer même de lui ôter ses habits ; mais elle, le repoussant avec dignité, détourna de lui sa vue. On entendit aussitôt ces cris redoublés des spectateurs : "Sauvez-la, sauvez-la ; ne la quittez pas!" Mais dans ce moment une montagne d’eau d’une effroyable grandeur s’engouffra entre l’île d’Ambre et la côte, et s’avança en rugissant vers le vaisseau, qu’elle menaçait de ses flancs noirs et de ses sommets écumants. À cette terrible vue le matelot s’élança seul à la mer ; et Virginie, voyant la mort inévitable, posa une main sur ses habits, l’autre sur son cœur, et levant en haut des yeux sereins, parut un ange qui prend son vol vers les cieux.

Ô jour affreux ! hélas ! tout fut englouti. La lame jeta bien avant dans les terres une partie des spectateurs qu’un mouvement d’humanité avait portés à s’avancer vers Virginie, ainsi que le matelot qui l’avait voulu sauver à la nage. Cet homme, échappé à une mort presque certaine, s’agenouilla sur le sable, en disant : "Ô mon Dieu ! vous m’avez sauvé la vie ; mais je l’aurais donnée de bon cœur pour cette digne demoiselle qui n’a jamais voulu se déshabiller comme moi." Domingue et moi nous retirâmes des flots le malheureux Paul sans connaissance, rendant le sang par la bouche et par les oreilles. Le gouverneur le fit mettre entre les mains des chirurgiens ; et nous cherchâmes de notre côté le long du rivage si la mer n’y apporterait point le corps de Virginie : mais le vent ayant tourné subitement, comme il arrive dans les ouragans, nous eûmes le chagrin de penser que nous ne pourrions pas même rendre à cette fille infortunée les devoirs de la sépulture. Nous nous éloignâmes de ce lieu, accablés de consternation, tous l’esprit frappé d’une seule perte, dans un naufrage où un grand nombre de personnes avaient péri, la plupart doutant, d’après une fin aussi funeste d’une fille si vertueuse, qu’il existât une Providence ; car il y a des maux si terribles et si peu mérités, que l’espérance même du sage en est ébranlée.

Cependant on avait mis Paul, qui commençait à reprendre ses sens, dans une maison voisine, jusqu’à ce qu’il fût en état d’être transporté à son habitation. Pour moi, je m’en revins avec Domingue, afin de préparer la mère de Virginie et son amie à ce désastreux événement. Quand nous fûmes à l’entrée du vallon de la Rivière des Lataniers, des Noirs nous dirent que la mer jetait beaucoup de débris du vaisseau dans la baie vis-à-vis. Nous y descendîmes ; et un des premiers objets que j’aperçus sur le rivage fut le corps de Virginie. Elle était à moitié couverte de sable, dans l’attitude où nous l’avions vue périr. Ses traits n’étaient point sensiblement altérés. Ses yeux étaient fermés ; mais la sérénité était encore sur son front : seulement les pâles violettes de la mort se confondaient sur ses joues avec les roses de la pudeur. Une de ses mains était sur ses habits, et l’autre, qu’elle appuyait sur son cœur, était fortement fermée et roidie. J’en dégageai avec peine une petite boîte : mais quelle fut ma surprise lorsque je vis que c’était le portrait de Paul, qu’elle lui avait promis de ne jamais abandonner tant qu’elle vivrait ! À cette dernière marque de la constance et de l’amour de cette fille infortunée, je pleurai amèrement. Pour Domingue, il se frappait la poitrine, et perçait l’air de ses cris douloureux. Nous portâmes le corps de Virginie dans une cabane de pêcheurs, où nous le donnâmes à garder à de pauvres femmes malabares, qui prirent soin de le laver.

 

Henri Bernardin de Saint Pierre, Paul et Virginie, 1788

 

 

 

 

La chambre, quand ils entrèrent, était toute pleine d'une solennité lugubre. Il y avait sur la table à ouvrage, recouverte d'une serviette blanche, cinq ou six petites boules de coton dans un plat d'argent, près d'un gros crucifix, entre deux chandeliers qui brûlaient. Emma, le menton contre sa poitrine, ouvrait démesurément les paupières ; et ses pauvres mains se traînaient sur les draps, avec ce geste hideux et doux des agonisants qui semblent vouloir déjà se recouvrir du suaire. Pâle comme une statue, et les yeux rouges comme des charbons, Charles, sans pleurer, se tenait en face d'elle, au pied du lit, tandis que le prêtre, appuyé sur un genou, marmottait des paroles basses.
      Elle tourna sa figure lentement, et parut saisie de joie à voir tout à coup l'étole violette, sans doute retrouvant au milieu d'un apaisement extraordinaire la volupté perdue de ses premiers élancements mystiques, avec des visions de béatitude éternelle qui commençaient.
      Le prêtre se releva pour prendre le crucifix ; alors elle allongea le cou comme quelqu'un qui a soif, et, collant ses lèvres sur le corps de l'Homme-Dieu, elle y déposa de toute sa force expirante le plus grand baiser d'amour qu'elle eût jamais donné. Ensuite il récita le Misereatur et l’Indulgentiam, trempa son pouce droit dans l'huile et commença les onctions : d'abord sur les yeux, qui avaient tant convoité toutes les somptuosités terrestres ; puis sur les narines, friandes de brises tièdes et de senteurs amoureuses ; puis sur la bouche, qui s'était ouverte pour le mensonge, qui avait gémi d'orgueil et crié dans la luxure ; puis sur les mains, qui se délectaient aux contacts suaves, et enfin sur la plante des pieds, si rapides autrefois quand elle courait à l'assouvissance de ses désirs, et qui maintenant ne marcheraient plus.
      Le curé s'essuya les doigts, jeta dans le feu les brins de coton trempés d'huile, et revint s'asseoir près de la moribonde pour lui dire qu'elle devait à présent joindre ses souffrances à celles de Jésus-Christ et s'abandonner à la miséricorde divine.
      En finissant ses exhortations, il essaya de lui mettre dans la main un cierge bénit, symbole des gloires célestes dont elle allait tout à l'heure être environnée. Emma, trop faible, ne put fermer les doigts, et le cierge, sans M. Bournisien, serait tombé à terre.
      Cependant elle n'était plus aussi pâle, et son visage avait une expression de sérénité, comme si le sacrement l'eût guérie.
      Le prêtre ne manqua point d'en faire l'observation ; il expliqua même à Bovary que le Seigneur, quelquefois, prolongeait l'existence des personnes lorsqu'il le jugeait convenable pour leur salut ; et Charles se rappela un jour où, ainsi près de mourir, elle avait reçu la communion.
      – Il ne fallait peut-être pas se désespérer, pensa-t-il.
      En effet, elle regarda tout autour d'elle, lentement, comme quelqu'un qui se réveille d'un songe ; puis, d'une voix distincte, elle demanda son miroir, et elle resta penchée dessus quelque temps, jusqu'au moment où de grosses larmes lui découlèrent des yeux. Alors elle se renversa la tête en poussant un soupir et retomba sur l'oreiller.
      Sa poitrine aussitôt se mit à haleter rapidement. La langue tout entière lui sortit hors de la bouche ; ses yeux, en roulant, pâlissaient comme deux globes de lampe qui s'éteignent, à la croire déjà morte, sans l'effrayante accélération de ses côtes, secouées par un souffle furieux, comme si l'âme eût fait des bonds pour se détacher. Félicité s'agenouilla devant le crucifix, et le pharmacien lui-même fléchit un peu les jarrets, tandis que M. Canivet regardait vaguement sur la place. Bournisien s'était remis en prière, la figure inclinée contre le bord de la couche, avec sa longue soutane noire qui traînait derrière lui dans l'appartement. Charles était de l'autre côté, à genoux, les bras étendus vers Emma. Il avait pris ses mains et il les serrait, tressaillant à chaque battement de son coeur, comme au contrecoup d'une ruine qui tombe. À mesure que le râle devenait plus fort, l'ecclésiastique précipitait ses oraisons ; elles se mêlaient aux sanglots étouffés de Bovary, et quelquefois tout semblait disparaître dans le sourd murmure des syllabes latines, qui tintaient comme un glas de cloche.
      Tout à coup, on entendit sur le trottoir un bruit de gros sabots, avec le frôlement d'un bâton ; et une voix s'éleva, une voix rauque, qui chantait :

          Souvent la chaleur d'un beau jour
     
      Fait rêver fillette à l'amour.

      
Emma se releva comme un cadavre que l'on galvanise, les cheveux dénoués, la prunelle fixe, béante.

          Pour amasser diligemment
  
         Les épis que la faux moissonne,
   
        Ma Nanette va s'inclinant
    
       Vers le sillon qui nous les donne.

      
– L'Aveugle s'écria-t-elle.
      Et Emma se mit à rire, d'un rire atroce, frénétique, désespéré, croyant voir la face hideuse du misérable, qui se dressait dans les ténèbres éternelles comme un épouvantement.

          Il souffla bien fort ce jour-là,
  
         Et le jupon court s'envola !

      
Une convulsion la rabattit sur le matelas. Tous s'approchèrent. Elle n'existait plus.

 

Flaubert, Madame Bovary, 1856, troisième partie, chap.VIII

 

 

 

 

 

 

 

L’Assommoir raconte l’ascension sociale puis la décadence de Gervaise, ouvrière qui sombre dans l’alcool et la misère.

 

Gervaise dura ainsi pendant des mois. Elle dégringolait plus bas encore, acceptait les dernières avanies, mourait un peu de faim tous les jours. Dès qu’elle possédait quatre sous, elle buvait et battait les murs. On la chargeait des sales commissions du quartier. Un soir, on avait parié qu’elle ne mangerait pas quelque chose de dégoûtant ; et elle l’avait mangé, pour gagner dix sous. M. Marescot s’était décidé à l’expulser de la chambre du sixième. Mais, comme on venait de trouver le père Bru mort dans son trou, sous l’escalier, le propriétaire avait bien voulu lui laisser cette niche. Maintenant, elle habitait la niche du père Bru. C’était là dedans, sur de la vieille paille, qu’elle claquait du bec, le ventre vide et les os glacés. La terre ne voulait pas d’elle, apparemment. Elle devenait idiote, elle ne songeait seulement pas à se jeter du sixième sur le pavé de la cour, pour en finir. La mort devait la prendre petit à petit, morceau par morceau, en la traînant ainsi jusqu’au bout dans la sacrée existence qu’elle s’était faite. Même on ne sut jamais au juste de quoi elle était morte. On parla d’un froid et chaud. Mais la vérité était qu’elle s’en allait de misère, des ordures et des fatigues de sa vie gâtée. Elle creva d’avachissement, selon le mot des Lorilleux. Un matin, comme ça sentait mauvais dans le corridor, on se rappela qu’on ne l’avait pas vue depuis deux jours ; et on la découvrit déjà verte, dans sa niche.

Justement, ce fut le père Bazouge qui vint, avec la caisse des pauvres sous le bras, pour l’emballer. Il était encore joliment soûl, ce jour-là, mais bon zig tout de même, et gai comme un pinson. Quand il eut reconnu la pratique à laquelle il avait affaire, il lâcha des réflexions philosophiques, en préparant son petit ménage.

— Tout le monde y passe… On n’a pas besoin de se bousculer, il y a de la place pour tout le monde… Et c’est bête d’être pressé, parce qu’on arrive moins vite… Moi, je ne demande pas mieux que de faire plaisir. Les uns veulent, les autres ne veulent pas. Arrangez un peu ça, pour voir… En v’là une qui ne voulait pas, puis elle a voulu. Alors, on l’a fait attendre… Enfin, ça y est, et, vrai ! elle l’a gagné ! Allons-y gaiement !

Et, lorsqu’il empoigna Gervaise dans ses grosses mains noires, il fut pris d’une tendresse, il souleva doucement cette femme qui avait eu un si long béguin pour lui. Puis, en l’allongeant au fond de la bière avec un soin paternel, il bégaya, entre deux hoquets :

- Tu sais… écoute bien… c’est moi, Bibi-la-Gaieté, dit le consolateur des dames… Va, t’es heureuse. Fais dodo, ma belle !

Emile Zola, L’Assommoir, 1879, chap.XII

 

7 octobre 2012

Thérèse Desqueyroux, commentaire chapitre IV.

Chapitre IV, depuis « Ce dernier soir avant le retour au pays » jusqu’à « déjà, il se rapprochait ».

 

 

Plusieurs romans mettent en scène des héroïnes déçues par le mariage. La chapitre IV de Thérèse Desqueyroux semble inscrire le roman de Mauriac dans cette veine. On saura plus tard que sa condition d’épouse n’explique pas à elle seule le mal-être de Thérèse, personnage éponyme de cette œuvre parue en 1927, à une époque où il était encore malséant de présenter des femmes insatisfaites. L’extrait du chapitre 4 se déroule la nuit, et montre l’ambiguïté et la complexité du personnage de Mauriac. Premièrement, on découvre dans ce texte une femme seule, mais aussi un personnage qui ne semble pas décidé à subir passivement son destin.

 

 

                Dans cet extrait, l’héroïne de Mauriac apparaît comme une femme seule.

 

Tout d’abord, bien que la scène se situe à la fin du voyage de noces, la présence de son mari ne fait que l’isoler.

 

Ne supporte déjà plus son mari, qui dort. Mais c’est bien son corps, sa présence physique qui lui est insupportable. Déjà, il l’empêche de dormir : « son esprit sombra jusqu’à ce que Bernard (…) se fût retourné ». La phrase se développe ensuite en plusieurs propositions juxtaposées qui décrit une danse inattendue dans un lit de jeunes mariés : « elle sentit contre elle », « elle le repoussa », « il roula de nouveau vers elle », « de nouveau elle l’écarta », et à la fin « déjà il se rapprochait », où l’adverbe indique le désespoir de la jeune femme.  L’opposition est complète : dans son sommeil, l’époux cherche sa femme, qui éveillée s’efforce de lui échapper.

Regarde son mari comme un étranger, emploi de démonstratifs et de termes le comparant à un prédateur, ou à l’enfer : « ce grand corps brûlant », « n’en plus subir le feu », « la chair jusque dans le sommeil cherchait sa proie accoutumée », « cet homme immobile », « cet homme dans sa vingt-septième année ». Le point de vue interne permet de rendre compte du mépris de Thérèse.

La lecture de la lettre ne fait que renforcer sa solitude, puisque sa seule amie vit une expérience diamétralement opposée : « je quitterais tout », « c’est lui qui me résiste, et moi qui souhaiterais ». Sous la plume d’Anne il n’est pas question de « subir le feu », elle le souhaite au contraire, et de nombreuses images expriment son désir sexuel : « au bord, à l’extrême bord », « ces extrémités inconnues », « des pentes ». Elle décrit un monde lointain, qui l’est encore plus pour sa destinataire.

 

Plusieurs éléments de la scène soulignent un état de mal-être chez elle.

 

Nous sommes dans les souvenirs de Thérèse, au cœur de la narration du roman ; on souligne que c’est un moment particulier : « Ce dernier soir ».

Cadre particulier, nuit, chaleur : « A travers le Paris nocturne », « Aucune fraicheur ne montait de la rue ». Insomnie, nécessité de prendre « un cachet » : tout est réuni pour livrer le personnage à ses pensées. La scène dure visiblement toute la nuit, à la fin de l’extrait on parle de l’aube : « L’aube éclairait les toits ; elle rejoignit sur sa couche l’homme immobile ». Décalage : il dort / elle veille, elle ne se couche que lorsque le jour se lève. Ce décalage de Thérèse est symbolique.

De fait, point de vue interne dans l’extrait : « elle sentit », « Thérèse (…) regarda cet homme », « Elle imaginait ». Nous sommes dans les pensées de Thérèse, rapportées aussi au discours indirect libre : « Ah ! l’écarter une fois pour toute et à jamais ! » Les exclamations traduisent les émotions de Thérèse, son agacement. De même « cette petite idiote, là-bas, à Saint-Clair » reflète les mots de Thérèse.

Attachement aux origines : même à Paris, Argelouse revient « les trompes d’autos se répondaient, comme à Argelouse les chiens », « L’odeur végétale que respirait la jeune femme, quelle campagne l’envoyait jusqu’à ce désert de bitume ? ». On retrouve dans ce passage une caractéristique du personnage, sensible à son environnement qu’elle cherche à retrouver dans le paysage parisien, et profondément lié à ses terres.

 

                Tous ces éléments dépeignent une femme mal à l’aise, sans que l’on puisse dire pourquoi. Son mari ne semble pas responsable de son malheur ; dans ce passage le narrateur n’en dit rien. Le lecteur peut avoir de la compassion pour cette femme qui comme dans d’autres héroïnes de roman ne s’épanouit pas dans le mariage. Mais d’autres faits nous troublent, et nous font voir Thérèse autrement que comme une simple victime.

 

               

 

Thérèse manifeste de plusieurs façons indirectes qu’elle ne subira pas son destin sans rien dire.

 

Thérèse souhaite se débarrasser de son mari

 

Le narrateur n’accable pas Bernard : « Il dormait, Adam désarmé et nu ». A ce moment-là Thérèse est désignée comme « la femme », le narrateur en fait donc un couple originel. Loin d’être un ogre, ou une bête prédatrice, il est montré comme jeune et innocent : « son front pur encore, sa tempe sans ride ».

Au début les gestes de Thérèse semblent violents : « elle le repoussa », « D’une main brutale (…) elle l’écarta », « s’étendit sur l’extrême bord de la couche ». Elle finit donc par s’éloigner, avant de sortir du lit. Cette progression, et son dégoût manifeste pour le corps de Bernard, annonce un thème essentiel : Thérèse ne comprend pas le désir physique, elle ne partage pas le désir ni le plaisir de Bernard.

Plus étrange est la façon dont son dégoût finit par s’exprimer : quand elle regarde son époux dormir, les termes connotent la mort, et quand  le discours indirect libre est employé, on y lit le souhait qu’il meure, ou plutôt qu’elle le tue : « cet homme immobile », « sa respiration ne s’entendait même pas », et « Ah ! l’écarter une fois pour toutes et à jamais ! le précipiter hors du lit, dans les ténèbres ». Tous les compléments de lieux et de temps pointent un rejet définitif. Cela fonctionne comme un aveu pour le lecteur qui sait que Thérèse a été inculpée pour empoisonnement.

Sa violence se dirige également vers Anne : « Thérèse ouvrit la croisée, déchira les lettres en menus morceaux ». On comprend ce geste de rage, peut-être de jalousie, à la lumière du décalage dans l’expérience des jeunes femmes. Confidente de son amie, de sa passion, Thérèse ne peut la comprendre, elle qui a « glissé » sur les « pentes » qu’évoque Anne, mais que pour sombrer.

 

La mort, seule issue pour Thérèse ?

 

Avant le retour de Thérèse dans le lit conjugal, une énumération décrit sa conception du mariage : « l’ennui, l’absence de toute tâche haute, de tout devoir supérieur, l’impossibilité de rien attendre que les basses habitudes quotidiennes – un isolement sans consolations ». Cette gradation fonctionne sur des négations qui s’enchaînent, et des termes qui décrivent la bassesse, la trivialité d’une vie quotidienne féminine. La dernière expression, mise en valeur par le tiret, montre l’enfermement, l’emprisonnement que ressent Thérèse, et nous fait comprendre l’état de détresse qui est le sien.

On n’est pas étonné dans ce contexte qu’elle pense au suicide alors qu’elle se penche à la fenêtre pour contempler le résultat de son action : les morceaux de lettres qui s’éparpillent. « Elle imaginait la tache de son corps en bouillie sur la chaussée et à l’entour ce remous d’agents, de rôdeurs… ». Il s’agit d’un premier fantasme, en fait, comme il y en aura d’autres dans un autre moment de profond désespoir, après son retour au domicile conjugal. A défaut d’avoir un quotidien intéressant, et imagine une aventure où elle aurait le rôle principal, une fin romanesque à l’opposé de la banalité qui l’accable.

Dans ce contexte, qui s’adresse à Thérèse quand on lit « Trop d’imagination pour te tuer, Thérèse » ? Le narrateur s’est déjà adressé à elle en préambule au roman, et cela arrivera de nouveau au cours de la narration. Ici, il pourrait aussi s’agir de paroles que la jeune femme s’adresse à elle-même.

Ce qui la retient de mourir, c’est en partie la mission dont elle se sent investie. Victime de solitude dans le mariage, elle souhaite mettre en garde Anne. Mais on n’a pas l’impression d’une pensée altruiste, cherchant à protéger l’autre, mais plutôt d’une volonté de détruire un espoir. C’est l’insulte qui véhicule cette impression : « mais cette petite idiote, là-bas (…) il fallait qu’elle sût, comme Thérèse, que le bonheur n’existe pas ». On a beau préciser qu’elle n’agit ni par « vengeance » ni par « haine », on peut croire qu’elle le fait par dépit, elle est désormais incapable de penser qu’une telle condition puisse procurer du bonheur.

 

Dans ces conditions, la mort semble en effet la seule issue possible tant son désespoir paraît intense. A ce stade, Thérèse éveille peut-être notre compassion, mais le lecteur sent aussi poindre la monstruosité du personnage. L’hypothèse de son suicide évacuée, on comprend que sa violence se dirige vers quelqu’un d’autre.

 

 

 

Ce texte concentre plusieurs thèmes du roman : la solitude auprès de Bernard, dont on découvrira plus tard la médiocrité ; et l’impossibilité de communiquer : les autres dorment, ou vivent des expériences opposées. Le lecteur hésite entre compassion, ce qu’a réclamé le narrateur à l’orée du roman, et horreur quand il pressent la méchanceté de Thérèse. Comme dans beaucoup d’œuvres du XXème, le lecteur ne trouvera pas toutes les réponses à ses questions au sein de l’ouvre, et une fois le livre refermé on ne saura toujours pas si Thérèse est excusable ou non de son geste.

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11 septembre 2012

Votre descriptif pour le bac

Séquence 1: Héroïnes romanesques

Objectifs: étudier le personnage de roman, ici à travers des personnages féminins différents, appartenant à différentes époques.


Groupement de textes:

  • Madame Bovary, G. Flaubert, 1857, chap.7 première partie (p.30 du manuel). Depuis "Elle songeait quelquefois" jusqu'à "du bonheur même qu'elle lui donnait".
  • La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette, 1678, première partie, (p.80 du manuel). Depuis "Il parut alors à la Cour" jusqu'à "pleins de grâces et de charmes".

Oeuvre intégrale:

Thérèse Desqueyroux, F. Mauriac, 1927, édition livre de poche.

  • L'incipit, jusqu'à "ni lui, ni Duros ne s'en fussent aperçus." p.25
  • La dernière nuit du voyage de noces, chap.IV, p.60 depuis "Ce dernier soir avant le retour" jusqu'à "déjà il se rapprochait." p.62.
  • L'empoisonnement chap.VIII p. 98 depuis "La voici au moment de regarder en face l'acte qu'elle a commis" jusqu'à p.100 "elle obtint du docteur Pédemay une ordonnance)".

Nous nous sommes intéressés au personnage éponyme, aux réactions qu'elle pouvait susciter chez le lecteur; ainsi qu'à ses relations avec Bernard. Les élèves ont été encouragés à aller voir le film de C. Miller pour voir comment un personnage peut être interprété. L'étude du roman a précédé la sortie du film.

Documents complémentaires:

Corpus sur des portraits de femmes après leur mariage, Jeanne dans Une Vie, Thérèse dans Thérèse Raquin, Thérèse dans Thérèse Desqueyroux.

Corpus sur la mort de l'héroïne: Manon Lescaut Abbé Prévost, Paul et Virginie Bernardin de Saint-Pierre, Madame Bovary Flaubert, L'Assommoir Zola.

 

Séquence 2: Poèmes saturniens, Verlaine, 1866

 

Lectures analytiques:

Le Rossignol

Chanson d'automne

Mon Rêve familier

 

Pour prolonger ces lectures:

Un corpus sur la mort de l'être aimé: Eluard, Le Temps éborde, "Notre vie", 1947; Hugo, Les Contemplations, "Demain, dès l'aube...", 1856; Ronsard, Second livre des Amours, 1578, "Comme on voit sur la branche..."


Un corpus de textes sur l'automne: Lamartine, Méditations poétiques, 1821, "L'Automne"; Baudelaire "Chant d'automne", Les Fleurs du Mal, 1857, Apollinaire,"Automne malade" , Alcools, 1913

Ces lectures furent l'occasion d'aborder des points d'histoire littéraire; et de reflechir à la diversité des formes poétiques.

11 septembre 2012

Septembre / Octobre en 1ère ST2S 2.

 

Septembre - Octobre en 1ère ST2S 2

Jeudi 6 sept.:

Présentation des élèves.Les épreuves écrites du bac: présentation.

Devoir type bac: Une Vie, Maupassant, 1883 / Thérèse Raquin, E. Zola, 1867 / Thérèse Desqueyroux, F. Mauriac, 1927.

Méthodologie pour les écrits du bac: Les_questions_sur_le_corpus


Lundi 10 sept.:

Rappel sur les points de vue narratifs. Exercice sur les textes C et B du corpus.

Pour jeudi, en AP: préparer les questions sur le corpus au brouillon.
Pour Lundi 17: sur feuille, rendre les questions sur le corpus.

L'épreuve orale du bac: explications. méthode_oral

  • Lecture analytique (texte pour le bac): Madame Bovary, Flaubert, 1857.

Introduction.

Réactions des élèves. Piste dégagée: Il y a un décalage entre ce qu'elle espérait et ce qu'elle a.


 Jeudi 13 sept.:

Madame Bovary, début du commentaire à partir des remarques des élèves: il y a un décalage entre ce qu'elle désirait et ce qu'elle a".

AP: les questions sur le corpus; travail en groupes, je passe dans les groupes proposer des pistes de travail.


Lundi 17 sept.:

Fin du commentaire de l'extrait de Madame Bovary.

Le commentaire: rappels de méthode.

Je vous propose ici un exemple d'introduction pour ce texte:

Le roman, genre longtemps méprisé, accède à ses lettres de noblesse au XIXème. Plusieurs auteurs définissent alors le réalisme, en cherchant à décrire la société et ses travers. Madame Bovary, que Flaubert publia en 1857, suscita une polémique, déclencha un scandale : on lui reprochait justement son réalisme cru et insupportable. Son héroïne finit par se suicider, après avoir trompé son mari et endetté son ménage. Avant cela, on la découvre au chapitre 7 de la première partie au lendemain de ses noces, déjà déçue. Sa rêverie dresse un portrait d’elle peu complaisant.

Et un exemple de conclusion:

Dans Thérèse Desqueyroux, Mme de la Trave se félicite qu’Anne se lise pas. A la lumière de cet extrait, on comprend son soulagement, quand on voit les ravages de la littérature facile sur un esprit romanesque. Quant à Thérèse, elle aussi enfermée dans un quotidien bourgeois et étriqué, si elle s’échappe dans la rêverie ou le fantasme, ce n’est pas par naïveté mais pour imaginer un monde où elle aurait enfin sa place.

Pour Jeudi: apporter Thérèse Desqueyroux.
Pour jeudi 27: faire le commentaire proposé sur le sujet type bac.


Jeudi 20 sept.:

Etude d'une oeuvre intégrale: Thérèse Desqeuyroux, Mauriac, 1927.

Vous devez de votre côté vous documenter sur François Mauriac, et ne retenir de sa vie pas plus de trois faits marquants. Lors d'une évaluation sur le roman, je vous interrogerai sur l'auteur.

Lecture de la citation en ouverture, et de l'adresse au personnage. Le lien entre le réel et la fiction, nos attentes sur le personnage.

  • Lecture analytique: l'incipit, jusqu'à p.25 "ni lui, ni Duros ne s'en fussent aperçu".

Lundi 24 sept.:

Correction des ques questions sur le corpus type bac. Les erreurs dans les copies; corrigé rédigé distribué.

Commentaire de l'incipit.


Jeudi 27 sept.:

Fin du commentaire sur Thérèse Desqueyroux. L'intro et la conclusion.

AP: l'oral au bac de français. Les élèves préparent un brouillon à partir d'une question. Interrogés, doivent proposer une introduction et quelques idées + exemples. objectif: ai-je bien utilisé mon brouillon? Est-ce que j'arrive à m'exprimer sans lire mes notes mais en les utilisant?


Lundi 1er oct.:

Le roman, précisions historiques. Durant ce cours, je vous ai indiqué plusieurs exemples à lire dans votre manuel. Ces lectures font partie de votre travail personnel, indispensable pour préparer le bac.

Complétez-les en lisant au CDI des extraits de romans réalistes (Zola, Maupassant par exemple).

Les fonctions du roman: lecture et résumé de trois textes d'auteurs (L'Abbé Prevost, Balzac, Hugo) sur le roman.

  • Lecture analytique: La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette, 1678, première partie, le portrait de Melle de Chartres.

Pour jeudi: p.80 dans votre manuel, questions 1 et 3.


Jeudi 4 octobre:

Le portrait de Mademoiselle de Chartres: correction des questions. A partir de ces questions nous avons étudié comment le personnage est présenté, à travers le regard des autres, et dans un portrait idéalisé. Vous trouverez Portrait_Melle_de_Chartres ici ces idées rédigées.

Pour jeudi 11 octobre: devoir à rendre, questions sur un corpus autour de l'évolution du personnage. Préparer ce travail dès le week-end prochain pour être en mesure de me poser des questions lundi.


Lundi 8 oct.:

Correction du commentaire: Thérèse Desqueyroux, chap.IV. Relecture du texte. Les erreurs dans les copies. Eviter la paraphrase.


Jeudi 11 oct.:

Travail en groupe, sur les relations entre Bernard et Thérèse. Quatre questions.
Pour jeudi: compléter individuellement les réponses trouvées en classe.

AP: Interpréter un texte. Sur l'extrait de TH.D. chapitre IV, exemples proposés à commenter.


Lundi 15 octobre:

Contrôle de lecture sur Thérèse Desqueyroux. Ces questions sont du type de celles que l'on pose pendant l'entretien à l'oral du bac.


Jeudi 18 oct.:

Séance au CDI. Une liste de romans écrits par des auteurs contemporains vous est proposée, vous choisissez un titre. Vous devrez faire un compte-rendu écrit de cette lecture, et éventuellement un compte rendu oral auprès d'une classe de 2nde.


Lundi 22 octobre:

Correction du contrôle de lecture.Un corrigé est disponible ici: Thérèse_Desqueyroux_correction .
Je vous rappelle que ces réponses constituent un cours important, qui vous servira pour vos révisions.

Mise en commun des réponses trouvées pour le travail sur Thérèse et Bernard. Pour Jeudi: rendre ce travail au propre, rédigé, individuellement.


Jeudi 25 octobre:

 

 

11 septembre 2012

Le premier devoir type bac, distribué le 6 sept.

 

                                                             DEVOIR TYPE BAC

 

 

 

 

Texte A

 

Thérèse et Bernard Desqueyroux viennent de se marier, ils partent en voyage de noces à Paris. Durant leur séjour, Thérèse reçoit des lettres d’Anne, la sœur de Bernard. Cette dernière lui confie sa passion pour Jean Azévédo, un jeune homme que la famille Desqueyroux méprise.

 

Ce dernier soir avant le retour au pays, ils se couchèrent dès neuf heures. Thérèse avala un cachet, mais elle attendait trop le sommeil pour qu'il vînt. Un instant, son esprit sombra jusqu'à ce que Bernard, dans un marmonnement incompréhensible, se fût retourné ; alors elle sentit contre elle ce grand corps brûlant ; elle le repoussa et, pour n'en plus subir le feu, s'étendit sur l'extrême bord de la couche ; mais, après quelques minutes, il roula de nouveau vers elle comme si la chair en lui survivait à l'esprit absent et, jusque dans le sommeil, cherchait confusément sa proie accoutumée. D'une main brutale et qui pourtant ne l'éveilla pas, de nouveau elle l'écarta... Ah ! l'écarter une fois pour toutes et à jamais ! le précipiter hors du lit, dans les ténèbres.

A travers le Paris nocturne, les trompes d'autos se répondaient comme à Argelouse les chiens, les coqs, lorsque la lune luit. Aucune fraîcheur ne montait de la rue. Thérèse alluma une lampe et, le coude sur l'oreiller, regarda cet homme immobile à côté d'elle - cet homme dans sa vingt-septième année : il avait repoussé les couvertures ; sa respiration ne s'entendait même pas ; ses cheveux ébouriffés recouvraient son front pur encore, sa tempe sans ride. Il dormait, Adam désarmé et nu, d'un sommeil profond et comme éternel. La femme ayant rejeté sur ce corps la couverture, se leva, chercha une des lettres dont elle avait interrompu la lecture, s'approcha de la lampe :

... S'il me disait de le suivre, je quitterais tout sans tourner la tête. Nous nous arrêtons au bord, à l'extrême bord de la dernière-caresse, mais par sa volonté, non par ma résistance - ou plutôt c'est lui qui me résiste, et moi qui souhaiterais d'atteindre ces extrémités inconnues dont il me répète que la seule approche dépasse toutes les joies ; à l'entendre, il faut toujours demeurer en deçà ; il est fier de freiner sur des pentes où il dit qu'une fois engagés, les autres glissent irrésistiblement...

Thérèse ouvrit la croisée, déchira les lettres en menus morceaux, penchée sur le gouffre de pierre qu'un seul tombereau, à cette heure avant l'aube, faisait retentir. Les fragments de papier tourbillonnaient, se posaient sur les balcons des étages inférieurs. L'odeur végétale que respirait la jeune femme, quelle campagne l'envoyait jusqu'à ce désert de bitume ? Elle imaginait la tache de son corps en bouillie sur la chaussée et à l'entour ce remous d'agents, de rôdeurs... Trop d'imagination pour te tuer, Thérèse. Au vrai, elle ne souhaitait pas de mourir ; un travail urgent l'appelait, non de vengeance, ni de haine : mais cette petite idiote, là-bas, à Saint-Clair, qui croyait le bonheur possible, il fallait qu'elle sût, comme Thérèse, que le bonheur n'existe pas. Si elles ne possèdent rien d'autre en commun, qu'elles aient au moins cela : l'ennui, l'absence de toute tâche haute, de tout devoir supérieur, l'impossibilité de rien attendre que les basses habitudes quotidiennes - un isolement sans consolations. L'aube éclairait les toits ; elle rejoignit sur sa couche l'homme immobile ; mais dès qu'elle fut étendue près de lui, déjà il se rapprochait.

 

François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, 1927, chap.IV.

 

 

 

Texte B

 

 Jeanne est sortie du couvent où elle a été éduquée. Elle fait la rencontre de Julien, qui apparaît d’abord comme un jeune homme charmant, mais dès les premiers mois du mariage, ce mari idéal change de figure et c’est l’ennui qui se profile pour Jeanne.

 

 Alors elle s'aperçut qu'elle n'avait plus rien à faire, plus jamais rien à faire. Toute sa jeunesse au couvent avait été préoccupée de l'avenir, affairée de songeries. La continuelle agitation de ses espérances emplissait, en ce temps-là, ses heures sans qu'elle les sentît passer. Puis, à peine sortie des murs austères où ses illusions étaient écloses, son attente d'amour se trouvait tout de suite accomplie. L'homme espéré, rencontré, aimé, épousé en quelques semaines, comme on épouse en ces brusques déterminations, l'emportait dans ses bras sans la laisser réfléchir à rien.

Mais voilà que la douce réalité des premiers jours allait devenir la réalité quotidienne qui fermait la porte aux espoirs indéfinis, aux charmantes inquiétudes de l’inconnu. Oui, c’était fini d’attendre.

Alors plus rien à faire, aujourd’hui, ni demain ni jamais. Elle sentait tout cela vaguement à une

certaine désillusion, à un affaissement de ses rêves.

Elle se leva et vint coller son front aux vitres froides. Puis, après avoir regardé quelque temps le ciel où roulaient des nuages sombres, elle se décida à sortir.

Étaient-ce la même campagne, la même herbe, les mêmes arbres qu’au mois de mai ? Qu’étaient donc devenues la gaieté ensoleillée des feuilles, et la poésie verte du gazon où flambaient les pissenlits, où saignaient les coquelicots, où rayonnaient les marguerites, où frétillaient, comme au bout de fils invisibles, les fantasques papillons jaunes ? Et cette griserie de l’air chargé de vie, d’arômes, d’atomes fécondants n’existait plus.

Les avenues détrempées par les continuelles averses d’automne s’allongeaient, couvertes d’un épais tapis de feuilles mortes, sous la maigreur grelottante des peupliers presque nus. Les branches grêles tremblaient au vent, agitaient encore quelque feuillage prêt à s'égrener1 dans l'espace. Et sans cesse, tout le long du jour, comme une pluie incessante et triste à faire pleurer, ces dernières feuilles, toutes jaunes maintenant, pareilles à de larges sous d'or, se détachaient, tournoyaient, voltigeaient et tombaient.

 

Guy de Maupassant, Une Vie, 1883.

 

 

 

Texte C

 

Thérèse a épousé son cousin Camille, avec lequel elle a grandi. Très vite, elle s'ennuie. Au chapitre 11, Thérèse et son amant Laurent, avec qui elle a découvert la volupté, assassineront Camille.

 

Thérèse jouait avec une indifférence qui irritait Camille. Elle prenait sur elle François, le gros chat tigré que Mme Raquin avait apporté de Vernon, elle le caressait d’une main, tandis qu’elle posait les dominos de l’autre. Les soirées du jeudi étaient un supplice pour elle ; souvent elle se plaignait d’un malaise, d’une forte migraine, afin de ne pas jouer, de rester là oisive, à moitié endormie. Un coude sur la table, la joue appuyée sur la paume de la main, elle regardait les invités de sa tante et de son mari, elle les voyait à travers une sorte de brouillard jaune et fumeux qui sortait de la lampe. Toutes ces têtes-là l’exaspéraient. Elle allait de l’une à l’autre avec des dégoûts profonds, des irritations sourdes. Le vieux Michaud étalait une face blafarde, tachée de plaques rouges, une de ces faces mortes de vieillard tombé en enfance ; Grivet avait le masque étroit, les yeux ronds, les lèvres minces d’un crétin ; Olivier, dont les os perçaient les joues, portait gravement sur un corps ridicule, une tête roide et insignifiante ; quant à Suzanne, la femme d’Olivier, elle était toute pâle, les yeux vagues, les lèvres blanches, le visage mou. Et Thérèse ne trouvait pas un homme, pas un être vivant parmi ces créatures grotesques et sinistres avec lesquels elle était enfermée ; parfois des hallucinations la prenaient, elle se croyait enfouie au fond d’un caveau, en compagnie de cadavres mécaniques, remuant la tête, agitant les jambes et les bras, lorsqu’on tirait des ficelles. L’air épais de la salle à manger l’étouffait ; le silence frissonnant, les lueurs jaunâtres de la lampe la pénétraient d’un vague effroi, d’une angoisse inexprimable.

 

Emile Zola, Thérèse Raquin, 1867, chap.4

 

 

 

 

 

 

 

Questions sur le corpus (6 points) :

 

1/ Montrez que ces trois extraits adoptent majoritairement le point de vue de l’héroïne (on parlera donc de point de vue interne à l’héroïne). Quel est l’intérêt de ce procédé ici ?

 

2/ En vous appuyant sur les figures de style et les champs lexicaux, montrez ce que ces trois personnages ont en commun.

 

Travail d’écriture (14 points) :

 

Dissertation :

Pour apprécier un roman, un lecteur a-t-il besoin de s’identifier au personnage principal et de partager ses sentiments ? Vous vous appuierez sur les textes du corpus et sur vos lectures personnelles.

 

Commentaire :

Vous commenterez le texte A. Vous pourrez par exemple vous inspirer du parcours de lecture suivant :

-   Thérèse nous est présentée comme une femme seule

-   Toutefois elle ne semble pas destinée à subir passivement son destin.

 

Invention :

Une jeune femme d’aujourd’hui assiste à un repas de famille où elle se sent à l’écart. Imaginez la scène, que vous narrerez à la troisième personne, en adoptant le point de vue du personnage principal.

 

 

 

Ce corpus et l’intitulé de la dissertation sont empruntés à Bigo Stéphane, enseignant.

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